COMPRENDRE LES TAUX DE COTISATIONS SOCIALES EN 2025 : GUIDE COMPLET POUR LES ENTREPRISES

La gestion de la paie est une fonction stratégique pour toute entreprise. Elle garantit aux salariés une rémunération conforme aux normes sociales et légales en vigueur. En janvier 2025, les règles évoluent une nouvelle fois, notamment concernant les taux de cotisations sociales. Ces ajustements impactent directement les bulletins de salaire et doivent être intégrés dans les paramétrages des logiciels de paie dès le mois de janvier.

 

Ce guide vise à vous aider à mieux appréhender le paysage des cotisations sociales en janvier 2025 afin d’assurer une gestion sereine et conforme de vos obligations.

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Écrit par Dylan BAILLARD

Chargé de marketing et communication

Pourquoi verse-t-on des cotisations sociales ?

Les cotisations sociales sont le socle du financement de la protection sociale en France. Elles permettent de garantir des droits essentiels aux salariés : retraite, assurance maladie, prestations familiales, assurance chômage, remboursements de soins, etc. Ces prélèvements servent également au financement de certains services publics comme les transports, le logement ou encore la formation professionnelle.

Contrairement à une taxe, les cotisations sociales ouvrent droit à des prestations. Quant aux contributions sociales comme la CSG ou la CRDS, elles n’ouvrent pas de droits directs mais sont affectées au financement de la sécurité sociale.

Nature et répartition des cotisations sociales

Les cotisations sociales peuvent être :

  • Salariales : prélevées sur le salaire brut du salarié (par exemple la retraite de base ou la CSG).
  • Patronales : à la charge exclusive de l’employeur (comme le versement mobilité ou la CSA).
  • Partagées : supportées conjointement par le salarié et l’employeur (comme les cotisations AGIRC-ARRCO).

Il est essentiel pour chaque entreprise de bien comprendre cette répartition, car elle impacte à la fois le coût global de la masse salariale et le net à payer du salarié.

Cotisations sociales : quelles différences entre cotisation, contribution et taxe ?

Dans la pratique, les termes « cotisation », « contribution » et « taxe » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Pourtant, ils ont chacun une signification juridique et budgétaire précise :

  • Cotisations sociales : Elles donnent droit à des prestations (retraite, assurance maladie, etc.). Elles sont généralement calculées en pourcentage de la rémunération.
  • Contributions sociales : Affectées à des usages spécifiques, comme la CSG. Elles ne génèrent pas de droits directs pour le cotisant.
  • Taxes : Il s’agit de prélèvements obligatoires servant à financer des services publics, sans lien direct avec un droit ou une contrepartie.

Fonctionnement de l’assiette de cotisation

L’assiette, ou base de calcul, dépend du type de cotisation.

  • Pour la majorité des cotisations sociales, le salaire brut constitue la base.
  • Pour la CSG/CRDS, l’assiette est spécifique : 98,25 % de la rémunération brute, avec un abattement.
  • Certaines cotisations sont plafonnées, comme l’assurance vieillesse plafonnée ou les tranches AGIRC-ARRCO.

Les taux de cotisations peuvent donc varier selon le niveau de salaire, notamment au regard du Plafond de la Sécurité Sociale (PSS).

Le rôle clé du plafond de la Sécurité sociale (PSS)

Le Plafond Annuel de la Sécurité sociale (PASS) constitue une base de calcul incontournable pour de nombreuses cotisations. En janvier 2025, il est fixé à 47 100 € par an, soit 3 925 € par mois.

Il sert notamment de référence pour les tranches de cotisations :

  • Tranche 1 (jusqu’à 1 PASS),
  • Tranche 2 (de 1 à 8 PASS), notamment dans le cadre de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO.

Les régularisations peuvent être annuelles ou progressives, selon les pratiques de votre logiciel de paie.

Pourquoi ces cotisations sont-elles si importantes ?

Le pays français se caractérise par un système de protection sociale robuste, mais coûteux. Les cotisations permettent de financer :

  • Les pensions de retraite,
  • Les arrêts maladie,
  • Les allocations familiales,
  • L’assurance chômage,
  • Les remboursements de soins de santé,
  • Et des dispositifs collectifs (formation, logement, transport public…).

Déclaration et recouvrement via la DSN

Depuis la généralisation de la DSN (Déclaration Sociale Nominative), les formalités de déclaration et de versement des cotisations sont centralisées. Les principaux destinataires sont :

  • URSSAF : recouvrement des cotisations sociales, CSG/CRDS, FNAL, mobilité…
  • Caisses AGIRC-ARRCO : pour les retraites complémentaires
  • Organismes de prévoyance et mutuelle
  • Pôle Emploi, OPCO, et autres organismes selon les cas particuliers

Les taux de cotisations et contributions applicable en janvier 2025 : ce qui change (et ce qui ne change pas)

Chaque année, certains taux sont ajustés. D’autres restent stables, sauf réforme ou mesure exceptionnelle.

Voici les principales cotisations et leur régime pour janvier 2025 (hors cas particuliers) :

Santé
  • Maladie / maternité / invalidité / décès : 7 % ou 13 % selon les cas.
  • Complémentaire santé : cotisation obligatoire, part patronale d’au moins 50 %.
  • Accidents du travail / maladies pro : taux variable selon secteur et sinistralité.
  • Assurance vieillesse plafonnée : 6,90 % salarié / 8,55 % employeur.
  • Assurance vieillesse déplafonnée : 0,40 % salarié / 2,02 % employeur.
  • Retraite complémentaire AGIRC/ARRCO :
    • Tranche 1 : 3,15 % salarié / 4,72 % employeur,
    • Tranche 2 : 8,64 % salarié / 12,95 %.
  • Taux en baisse à partir du 1er mai 2025 : 4,05 % jusqu’au 30 avril, puis 4 %.
  • Cotisation AGS (garantie des salaires) : 0,25 %, à la charge exclusive de l’employeur.
  • FNAL : 0,10 % ou 0,50 % selon effectif,
  • Versement mobilité : taux dépendant de la zone géographique,
  • Taxe d’apprentissage : 0,68 %,
  • CSA (solidarité autonomie) : 0,30 %,
  • Formation professionnelle : 0,55 % ou 1 %,
  • Participation à l’effort de construction : 0,45 %,
  • Forfait social : 8 % ou 20 % selon le dispositif,
  • Contribution dialogue social : 0,016 %.
  • CSG déductible : 6,80 %,
  • CSG/CRDS non déductible : 2,90 %.

Les nouveautés réglementaires en janvier 2025

  1. Prime de Partage de la Valeur (PPV)

Elle est désormais intégrée dans l’assiette de la réduction générale de cotisations. Cela peut impacter les allègements Fillon sur les bas salaires.

 

  1. Réduction des seuils pour les taux réduits

Le bénéfice des taux réduits d’assurance maladie et d’allocations familiales est désormais plafonné à :

  • 2,25 SMIC pour l’assurance maladie (contre 2,5 auparavant),
  • 3,3 SMIC pour les allocations familiales (contre 3,5).

Le SMIC 2025 est fixé à 11,88 € brut de l’heure.

 

  1. Apprentissage : fin de l’exonération complète

Désormais, l’exonération des cotisations salariales des apprentis est limitée à 50 % du SMIC (pour les contrats conclus au 1er mars 2025) 79% (pour les anciens contrats). Au-delà, les cotisations et CSG/CRDS deviennent dues.

Cas particuliers : apprentis, cadres, entreprises multi-établissements

Certaines situations nécessitent une attention particulière :

  • Apprentis : en 2025, l’exonération salariale est limitée à 50 % du SMIC.
  • Cadres : soumis à la cotisation APEC et à des taux spécifiques de prévoyance.
  • Entreprises multi-établissements : la gestion du FNAL et du versement mobilité peut varier selon les zones géographiques.

Focus sur la cotisation AT/MP

En raison de l’absence de loi de financement de la Sécurité sociale au 31 décembre 2024, les taux 2024 sont provisoirement maintenus jusqu’au 30 avril 2025.

 

Dès le 1er mai 2025, les nouveaux taux notifiés par l’Urssaf seront à appliquer, selon votre mode de tarification :

  • Collective (< 20 salariés),
  • Mixte (de 20 à 149 salariés),
  • Individuelle (≥ 150 salariés).

Paramètre T : l’impact sur la réduction générale de cotisations patronales

Le fameux « paramètre T », indispensable pour le calcul de la réduction Fillon, évolue lui aussi au 1er mai 2025, notamment en raison :

  • De la mise à jour du taux AT/MP,
  • De la baisse du taux d’assurance chômage.

Ce changement peut impacter le coût global des salaires pour les entreprises qui bénéficient de cette réduction.

Bien préparer sa gestion de paie en 2025

Pour réussir sa mise en conformité :

  1. Mettre à jour les paramètres de votre logiciel de paie dès janvier.
  2. Consulter les notifications URSSAF sur le compte entreprise pour les taux AT/MP.
  3. Intégrer les nouveaux seuils SMIC pour l’application des exonérations et taux réduits.
  4. Informer les salariés des éventuels changements sur leur net à payer.
  5. Anticiper les régularisations annuelles en cas de changement de taux en cours d’année.

En conclusion : que retenir pour bien gérer sa paie en 2025 ?

Anticiper les évolutions réglementaires : Certaines mesures entrent en vigueur en cours d’année, pensez à adapter vos logiciels de paie.

Vérifier les taux applicables à votre secteur et à votre taille d’entreprise.

Mettre à jour vos paramétrages DSN pour éviter des erreurs de déclaration.

Former vos gestionnaires de paie : la législation évolue, et une veille constante est indispensable.

Les questions les plus fréquentes pour les entreprises :

Quel est le montant du SMIC en 2025 et comment influence-t-il les cotisations ?
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Quel est le montant du SMIC en 2025 et comment influence-t-il les cotisations ?

En 2025, le SMIC est fixé à 11,88 € brut de l'heure. Cela équivaut à un montant mensuel de base pour une durée de travail de 35 heures hebdomadaires. L'influence du SMIC sur les cotisations est significative car de nombreux seuils et exemptions en matière de cotisations sont calculés en fonction du SMIC. Par exemple : 1. Exonération des cotisations salariales pour les apprentis : En 2025, cette exonération est limitée à 50 % du SMIC. Au-delà de ce montant, les cotisations et la CSG/CRDS deviennent dues. 2. Réduction des seuils pour les taux réduits : Les bénéfices des taux réduits pour l'assurance maladie et les allocations familiales sont désormais liés au SMIC, avec un plafonnement à 2,25 SMIC pour l'assurance maladie et à 3,3 SMIC pour les allocations familiales. 3. Réduction générale des cotisations patronales (Fillon) : Le SMIC sert de base pour le calcul de cette réduction, avec des ajustements périodiques du paramètre T.

🚀

Quel pourcentage de cotisation sur un salaire ?

Le pourcentage de cotisation sur un salaire dépend de plusieurs facteurs, y compris le type de cotisations (salariales ou patronales), le secteur d'activité de l'entreprise, et le niveau de salaire du salarié. Voici quelques exemples généraux de pourcentages de cotisations en France pour 2025 : 1. Cotisations de Sécurité sociale (maladie, maternité, invalidité, décès) : Part salariale : environ 7 % sur le salaire brut. Part patronale : varie, mais peut être environ 13 % sur le salaire brut. 2. Assurance chômage : Part salariale : En 2025, elle est réduite à partir du 1er mai à 4 %. Part patronale : également réduite à 4 % à partir du même date. 3. Retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO) : Tranche 1 : 3,15 % salarié / 4,72 % employeur. Tranche 2 : 8,64 % salarié / 12,95 % employeur. 4. Autres : CSG déductible : 6,80 %. CSG/CRDS non déductible : 2,90 %. Les taux exacts peuvent varier selon la classification du salarié, la politique de l'entreprise, et les spécificités réglementaires ou conventionnelles appliquées. Il est donc crucial pour les gestionnaires de paie de se référer aux textes législatifs récents et aux avis d'experts pour déterminer les pourcentages exacts applicables.

🛠️

Quelles sont les charges sur un salaire de 3.000 € ?

Les charges sur un salaire de 3.000 € peuvent varier en fonction de différents facteurs tels que le statut du salarié (cadre ou non cadre), le secteur d'activité de l'entreprise, et les accords de branche ou d'entreprise. Voici une estimation générale des charges pour un salaire brut de 3.000 € en France en 2025, basée sur les taux typiques : 1. Cotisations salariales (incluant sécurité sociale, retraite...) : Environ 22% du salaire brut, soit environ 660 €. 2. Cotisations patronales (incluant sécurité sociale, assurance chômage, retraite complémentaire, formation professionnelle, etc.) : Environ 42% du salaire brut, soit environ 1.260 €. Ainsi, pour un salaire brut de 3.000 €, le montant total des charges pourrait être approximativement de 1.920 €, réparti entre les charges salariales et patronales. Le salaire net avant imposition serait alors d'environ 2.340 € (3.000 € - 660 €). Il est important de noter que ces valeurs sont des approximations et doivent être ajustées en fonction des spécificités applicables à chaque situation. Les employeurs doivent se référer aux barèmes officiels et utiliser des outils de calcul de paie précis pour obtenir les montants exacts.

📈

Quels sont les coefficients de revalorisation des salaires et des cotisations pour 2025 ?

Pour 2025, les coefficients de revalorisation des salaires et des cotisations dépendront des décisions gouvernementales et des accords de branches qui peuvent varier d'un secteur à l'autre. Voici quelques éléments généraux : 1. Revalorisation du SMIC : Le SMIC horaire augmente régulièrement pour refléter les conditions économiques et l'inflation. Pour 2025, il est fixé à 11,88 € brut de l'heure. 2. PSS : Le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale est également ajusté chaque année. Pour 2025, il est prévu à 47 100 € par an. 3. Revalorisation des cotisations : Les taux de cotisation peuvent être ajustés en fonction de la législation, des nécessités de financement des régimes de sécurité sociale ou en réponse à des réformes spécifiques. Pour les détails précis et officiels sur les coefficients de revalorisation spécifiques à certaines catégories de salaires ou de cotisations pour 2025, il est recommandé de consulter les annonces faites par les autorités compétentes comme le Ministère du Travail, l’INSEE, ou la Sécurité Sociale. Ces informations sont généralement publiées en fin d'année précédant l'année de revalorisation.

🛠️

Qu'est-ce qui va changer pour les retraités en 2025 ?

Pour l'année 2025, certains changements pourraient affecter les retraités en France, bien que les détails spécifiques dépendent souvent des décisions législatives et gouvernementales prises plus proche de cette période. Voici quelques points qui pourraient impacter les retraités : 1. Revalorisation des pensions : Les pensions de retraite sont généralement indexées sur l'inflation. Tout ajustement pourrait affecter le montant perçu par les retraités. 2. Modifications des cotisations de retraite : Des changements dans les cotisations pourraient survenir, influençant les futurs taux de remplacement ou les conditions d'acquisition de droits à la retraite. 3. Réformes du système de retraite : Le gouvernement peut envisager des réformes pour garantir la viabilité du système de retraite face au vieillissement démographique, ce qui pourrait inclure des ajustements de l'âge de départ à la retraite ou des modifications des modalités de calcul des pensions. 4. Couverture santé : Des changements dans les contributions pour la couverture santé spécifique aux retraités ou les modalités de remboursement des soins pourraient être introduits. Pour obtenir des informations précises et actualisées sur ce qui va spécifiquement changer pour les retraités en 2025, il est conseillé de suivre régulièrement les annonces du gouvernement, des caisses de retraite, et des organisations représentatives des retraités. Ces informations peuvent éclairer sur les ajustements législatifs ou réglementaires à venir.

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Écrit par Dylan BAILLARD

À travers ses articles, Dylan partage son expertise pour accompagner les entreprises et experts-comptables dans le développement de stratégies performantes. Sa créativité et son sens de l’analyse en font un véritable atout pour dynamiser la visibilité et l’impact des projets qu’il pilote.

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